PAROLE DONNÉE
REFETTORIO PARIS
Dans le 8e arrondissement de Paris se cache Le Refettorio, un restaurateur solidaire imaginé par le chef Massimo Bottura et l’artiste JR. Depuis cinq ans, le lieu permet de nourrir le corps et l’esprit de personnes en situation de précarité, avec le double objectif de rompre l’isolement, tout en réduisant le gaspillage alimentaire.
PROPOS RECUEILLIS PAR ALICE MARIETTE
Crypte de l’église de la Madeleine, 18 h. Dans l’une des pièces du Refettorio, l’équipe de cuisine rejoint celle de la salle pour le brief de début de service. Le chef invité détaille le menu en cinq temps qu’il a préparé : « Camembert frit et purée de citrouille en amuse-bouche, suivi d’un œuf mollet au soja en entrée, et pour le plat un poulet grillé et risotto champignons. » Éloi Spinnler, à la tête du restaurant parisien Orgueil, a pris les commandes des cuisines pour la soirée. Accompagné de son second, il est épaulé par la cheffe en résidence Blandine Paris, et la sous-cheffe Marine Belaigue. Avec eux, cinq bénévoles assurent les mises en place depuis 15 h. « En dessert, une tarte tatin pomme, poire et coing, et en mignardise, un shooter ananas menthe, avec un brownie à l’huile d’olive. » En salle, ils sont 14 bénévoles à écouter et à se tenir prêts à gérer le service pour les 80 invités qui ne vont plus tarder à arriver.
Un refuge pour le corps et l’esprit.
Le Refettorio est un refuge, une « safe place », un endroit où tout le monde est à égalité. Des repas gastronomiques en cinq temps y sont servis chaque soir du lundi au vendredi. Ce sont les 426 associations partenaires du lieu qui déterminent la liste des invités. Dès que ces derniers sont inscrits, ils peuvent manger ici une fois par semaine pendant six mois.
Les profils et les parcours des convives divergent, avec pour point commun un contexte d’isolement et de précarité. Des femmes et des hommes de tout âge viennent pour dîner comme dans n’importe quel grand restaurant. Seuls ou en groupe, ils sont là pour passer un bon moment, bien manger et oublier un peu la réalité de l’extérieur. Certains soirs, des bébés et des enfants sont également de la partie et peuvent avoir des menus adaptés.
© Phillipe Vaurès Santamaria
© yam Magazine
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