INSPIRATIONS
LE POIRÉ
Cette boisson effervescente à la robe dorée et aux sonorités florales rebat les cartes de l’univers cidricole en s’éloignant des sentiers battus. Au fil des saisons, le poiré, lui aussi millésimé, creuse son propre sillon pour enfin établir ses racines où bon lui semble. Et si cette fermentation issue des poires ne cesse de s’ennoblir, elle ne souhaite plus être l’apanage des seuls initiés.
TEXTE : ÉLISA HENDRICKX | PHOTOS : EVAINE MERLE
Poiré, si ce nom ne vous évoque rien, c’est sans doute parce que ce nectar effervescent aux nuances mordorées est le fruit d’une petite production peinant encore à sortir de l’ombre. « Ce n’est même plus un marché de niche, c’est la niche de la niche », plaisante Jérôme Lecrosnier, président de l’Organisme de défense et de gestion (ODG) du poiré Domfront. « Il y a très peu de poiréculteurs et donc peu de bouteilles. L’appellation d’origine protégée – AOP – en produit 150 000 par an. Par ailleurs, cette boisson se prête difficilement au processus indus- triel car la poire est un fruit très fragile, et par consé- quent difficilement transportable », explique-t-il.
© Evaine Merle
© yam Magazine
« Aujourd’hui, à la différence de son compagnon le cidre, le poiré n’incarne malheureusement pas un référentiel dans l’imaginaire des consommateurs », affirme Marc Pottier, caviste indépendant dans l’Orne en Normandie
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Et pour cause, denrée rare, ce « cidre de poires » ne représente que 2 % de l’ensemble de la production cidricole française. Une donnée qui n’entrave en rien le voyage de ces bouteilles puisque certaines d’entre elles sont exportées à l’international : « Lorsqu’un caviste en provenance des Pays-Bas vient nous rendre visite, je me dis que nous sommes reconnus dans notre travail. C’est très gratifiant », déclare le président de l’ODG du poiré Domfront.
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