CHEF INVITÉ

Stephen Roberts, un Américain à Saint-Trop’

Entre la Grande Bleue et le village de Ramatuelle, ce vigneron pilote le domaine Fondugues-Pradugues avec beaucoup d’inspiration.

TEXTE PIERRICK JÉGU | PHOTO OLIVIER ROUX/ OENOFILM.COM

CHEF INVITÉ

Stephen Roberts, un Américain à Saint-Trop’

Entre la Grande Bleue et le village de Ramatuelle, ce vigneron pilote le domaine Fondugues-Pradugues avec beaucoup d’inspiration.

TEXTE PIERRICK JÉGU | PHOTO OLIVIER ROUX/ OENOFILM.COM

Il n’a pas vraiment l’accent du cru… Américain installé en France depuis vingt ans, ce vigneron à la carrure de deuxième ligne de rugby vécut d’abord à Paris où il travaillait notamment aux Nations Unies. Et puis, un gros ras-le-bol de la capitale le décida à changer de vie pour se rapprocher de la terre et de la vigne. Après sa formation, qui le vit par exemple user les bancs de l’université du vin de Suze-la-Rousse, dans le Vaucluse, il poussa un peu plus au sud pour s’enraciner sur le domaine Fondugues-Pradugues.

Créée en 1964 par le regroupement de ces deux lieux-dits situés dans la presqu’île de Saint-Tropez, le domaine s’étend aujourd’hui sur une quinzaine d’hectares d’un seul tenant, posé sur une petite plaine à un kilomètre de la célèbre plage de Pampelonne et à peine plus du village de Ramatuelle, là-haut en surplomb sur la colline. Un terroir intéressant et singulier à plus d’un titre : pour ses sols sableux – un peu d’argile aussi à Fondugues –, pour la présence d’un ruisseau bordé de haies qui hébergent une riche biodiversité en interaction avec la vigne, et pour ce micro-climat caractérisé par des nuits fraîches en été – environ cinq degrés de moins qu’à Saint-Tropez. Ce dernier phénomène favorise une maturation idéale des raisins qui peuvent donc préserver leur équilibre et donner des vins dotés d’une vivacité précieuse en ces parages méridionaux. Ici, Stephen Roberts applique ce qu’il a appris à l’école ou de ses échanges avec les figures locales comme Régine Sumeire, la célèbre vigneronne créatrice du fameux rosé Pétale de rose.

Surtout, il s’est vite orienté vers une démarche biologique et biodynamique. Une partie des parcelles de la propriété est même travaillée sous le sabot du cheval Byzance. Cette philosophie lui permet de tirer le meilleur de son terroir pour inventer des vins classés en IGP et non en AOC, les assemblages n’entrant pas toujours dans les clous du cahier des charges de l’appellation. Grenache, cinsault, cabernet sauvignon, merlot, mourvèdre, syrah, chardonnay, rolle – ou vermentino –, Stephen joue en effet sur une large gamme de cépages. Pour l’instant, il ne produit que du rosé et du rouge, mais compte bien consacré le rolle à une prochaine cuvée de blanc. On a hâte de voir le résultat…

En attendant, si vous êtes de passage dans le coin, n’hésitez pas à pousser la porte du domaine : sous les pins, est installé un vieux camion Citroën transformé en cuisine comptoir. Sur les tables en bois, on se régale des vins du domaine escortés de délicieuses tapas. La prochaine étape : la construction d’une cave et d’un caveau de dégustation prolongé d’une terrasse.

À suivre donc, et de très très près !