INSPIRATIONS
LA CAROTTE
Près de Créances, Mathieu Joret fait partie de la poignée de producteurs qui continuent de croire à la spécificité de la carotte locale, parfaitement adaptée au terroir du littoral ouest de la Manche. En dépit d’un Label rouge obtenu dès 1967, la carotte des sables de Créances a du mal à valoriser sa différence.
TEXTE : JEAN-MICHEL DÉHAIS | PHOTOS : FRANCK JUERY
Autrefois, la mer recouvrait les terres du littoral de l’ouest de la Manche. Elle ne s’en est jamais vraiment éloignée et reste présente en embuscade dans la petite baie formée par les villages mitoyens de Créances et de Saint-Germain-sur-Ay. Fin février dernier, elle s’est rappelée au bon souvenir des habitants de cette dernière localité en envahissant le bourg à l’occasion des grandes marées.
© Franck Juery
© yam Magazine
Mais l’eau salée ne s’attarde jamais longtemps dans cette contrée. Ce pays marécageux qui s’étend de Portbail à Agon-Coutainville, sur la côte ouest du Cotentin, est constitué de sable dont le pouvoir drainant facilite le reflux.
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Lorsqu’une étendue d’eau perdure dans les champs, elle est le plus souvent douce et marque le niveau de la nappe phréatique, rechargée l’hiver par les fortes précipitations. Ce climat et cette géologie particulière expliquent qu’une des plus célèbres carottes françaises ait élu domicile dans ce territoire. « Elle a besoin d’eau l’été lors de sa croissance, explique Mathieu Joret, président syndicat des producteurs de carottes de Créances. Elle va la puiser grâce à ses racines dans la nappe phréatique toute proche. L’hiver, au contraire, elle a besoin d’un sol sec pour se conserver. À cet égard, le sable avec son pouvoir drainant est idéal. »
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