Dès que l’on pénètre dans La Réserve, dans le 8e arrondissement parisien, une atmosphère familiale et intimiste nous enveloppe instantanément. Cet hôtel particulier devenu palace donne l’impression d’être chez soi. L’époustouflante bibliothèque aux fauteuils vert canard propose une collection de livres rares, tandis que le bar, niché dans un cadre de velours rouge, enchante par sa douceur enveloppante. Dans le prolongement se dévoile le restaurant gastronomique Le Gabriel dans lequel Jérôme Banctel exerce son art. L’homme impressionne par sa rigueur exemplaire, son extrême concentration.

Formé auprès des plus grands, comme Alain Senderens (Lucas Carton), Jérôme Banctel affiche une ambition sans faille. Lorsque l’établissement ouvre en 2015, il dort littéralement sur place pendant un an, imaginant à 2h du matin les plats du lendemain. Dès la première année, il décroche deux étoiles. S’il ne dort plus sur place aujourd’hui, sa vie reste ancrée dans la cuisine, où il s’investit chaque jour de 8h à minuit. Travailleur acharné, il entretient une passion viscérale pour la gastronomie et les vins. Il vit et respire pour Le Gabriel, dans une quête d’excellence avec des assiettes abouties plus que jamais. Rien n’est laissé au hasard, tout est millimétré au détail près. Derrière cette rigueur se révèle également un homme sensible et sympathique. Il se délecte des plaisirs simples de la vie, chérissant le partage et les moments conviviaux, entre copains, autour de bons vins. Jérôme Banctel ne décrochera pas tant qu’il n’aura pas obtenu ses trois étoiles. Bien plus qu’une quête professionnelle, c’est une véritable quête de vie.