En déménageant de Montlivault (Loir-et-Cher) – où il tenait son restaurant bien établi, La Maison d’à côté, récompensé de deux étoiles– à Blois (Loir-et-Cher) pour créer de toutes pièces Fleur de Loire, le chef Christophe Hay a pris un pari fou puisqu’il est reparti de zéro.

Ouvert officiellement depuis le 27 juin 2022, l’établissement se trouvant au cœur même de la ville de Blois profite d’une vue imprenable sur l’église Saint-Nicolas et sur la Loire, un fleuve très inspirant pour le chef. Si bien que la décoration des lieux, pensée par l’architecte Caroline Tissier, reprend les mouvements de l’eau, des nuages et des reflets observés sur la Loire.

Côté cuisine, son influence est également très marquée. Avec la complicité du pêcheur Sylvain Arnoult mais aussi de son chef exécutif Baptiste Ingouf, il ne travaille plus que les poissons de rivière au sujet desquels il est devenu l’un des chefs les plus pointus. Il faut dire que Christophe Hay, pêcheur lui-même, est un grand adorateur de ces poissons d’eau douce. Mais pas seulement. Dans l’assiette, tous les produits proviennent des richesses, ressources et sols du Centre-Val de Loire, son credo étant le lien avec le territoire avant tout. Ainsi, il valorise le gibier de Sologne, met en avant les légumes et la production de miel en direct de son jardin-potager en permaculture et maîtrise également la filière animale en élevant ses propres bêtes.

L’homme à la fois chef et paysan révèle une cuisine de saveurs pures. Dans les échanges que l’on a avec lui, on ne ressent ni faux-semblants ni hypocrisie. Son engagement envers une gastronomie locale, responsable et ouverte à tous est sincère. Il a d’ailleurs conçu le complexe comme une maison familiale et hospitalière.

Si le restaurant gastronomique Christophe Hay situé au cœur de la bâtisse constitue le poumon, un second restaurant Amour Blanc est plus accessible avec un ticket moyen de 75 € mais tout aussi exigeant en matière de qualité. Pour prolonger l’expérience Fleur de Loire, les visiteurs peuvent profiter d’un kiosque à pâtisserie piloté par le jeune chef Maxime Maniez qui est également chargé de la production sucrée des deux tables du chef, d’un spa, de deux piscines intérieures et extérieures et d’un hôtel cinq étoiles de 44 chambres.

Une bulle de bien-être où règnent calme et sérénité. Si bien que, et ce n’était pas prévu aussi tôt, le chef vient de récupérer ses deux étoiles Michelin ainsi que son Étoile verte, en sursis depuis la fermeture de son restaurant à Montlivault, pour son restaurant signature. Un pari réussi !